I-Télé est une chaîne de télévision française d’information nationale en continu et une filiale du groupe Canal+. Je ne pouvais pas ne pas réagir aux propos tenus par ces pseudos journalistes qui pullulent dans nos médias comme la septicémie sur une plaie infectée.
En effet, selon I-Télé, les femmes terroristes sont des « femmes fortes » je cite, et même des « inspiratrices » de Daesh.
Voilà comment rendre noble ou romantique une organisation criminelle en quelques mots plus que mal choisis. I-Télé découvre médusé qu’il y aussi des femmes parmi les terroristes….et en conclut qu’il s’agit de femmes fortes, voire de muses comme certaines femmes ont pu inspiré des peintres et des écrivains durant les siècles derniers.
On va remettre les choses à leur place et dans leur contexte. Non, Messieurs les journalistes de I-Télé, une femme forte ce n’est pas ça, celles qui répandent le sang de manière absurde et aveugle…
Les femmes fortes ce sont celles qui gardent la tête haute dans l’adversité, ce sont celles qui aiment, qui protègent, qui font front contre les discriminations et les injustices de ce monde, ce sont celles qui osent encore être des femmes.
Ce sont aussi ces 250 femmes qui ont été exécutées par le groupe terroriste, à Mossoul, en Irak, parce qu’elles ont préféré mourir plutôt que de devenir les esclaves de ces combattants de pacotille sans foi ni âme. Ce sont celles qu’on essaie de briser et qui résistent quand même comme elles peuvent, dans leur for intérieur, dans leur moi intime alors que leur corps est violenté, alors qu’on leur refuse les droits les plus élémentaires, comme l’accès aux soins et à l’éducation. Celles qui, à un moment de leur vie, ont dit « non ».
Les hommes de Daesh ont peur des femmes fortes. Ils vont manipuler des jeunes femmes européennes ou américaines fragiles psychologiquement, mal dans leur peau, influençables, alliant souvent paresse intellectuelle et physique ou en rupture familiale, en perte de repères et d’identité, empruntant à dessein les méthodes sectaires qui ont fait leurs preuves ou bien utiliser celles dotées d’une intelligence pervertie, malsaine, brandissant la religion comme prétexte aux pires exactions, pour leur servir de compagnes, d’esclaves sexuelles ou de chairs à canon kamikazes, dans l’ultime but de les entraîner dans une spirale de haine et de folie meurtrière.
C’est déjà moins glamour n’est-ce-pas et pourtant c’est la réalité, mais, comme toute vérité toute crue, elle n’excite pas les hommes.